Jusqu\u0027à ce jour, je n\u0027ai jamais parlé de mes deux garçons.\r\n[...] Aujourd\u0027hui que le temps presse, que la fin du monde est proche et que je suis de plus en plus biodégradable, j\u0027ai décidé de leur écrire un livre. Pour qu\u0027on ne les oublie pas, qu\u0027il ne reste pas d\u0027eux seulement une photo sur une carte d\u0027invalidité. [...] Grâce à eux, j\u0027ai eu des avantages sur les parents d\u0027enfants normaux. Je n\u0027ai pas eu de soucis avec leurs études ni leur orientation professionnelle.\r\nNous n\u0027avons pas eu à hésiter entre filière scientifique et filière littéraire. Pas eu à nous inquiéter de savoir ce qu\u0027ils feraient plus tard, on a su rapidement que ce serait : rien. J\u0027espère quand même que, mises bout à bout, toutes leurs petites joies auront rendu le séjour supportable. Jean-Louis Fournier.
